Charles Bronson est : Le flingueur
Charles Bronson : un nom synonyme d’action. Le papy Charly, avant de jouer les justiciers grabataires, certes réjouissants mais peu crédibles, a promené son visage buriné dans quelques très bons films dont ce Flingueur n’est pas le moindre.
Le Flingueur nous raconte l’histoire d’un tueur à gages, un vrai, un pur et dur, tueur méticuleux et efficace. Mais lorsque ce dernier doit liquider un de ses amis, il est forcé de recueillir le fils de ce dernier qui se révèlera être un homme dénué de scrupules et un élève doué.
Charles Bronson et Jan-Michael Vincent, qui n’était pas alors imbibé comme une éponge, incarnent cet étonnant duo. Les deux acteurs offrent un jeu tout en finesse de même que Michael Winner à la réalisation, qui s’en tire avec classe et raffinement. La scène d’ouverture témoigne d’un cinéaste au sommet de son art, la maîtrise technique servant véritablement le récit et la présentation du personnage de Bronson.
Une réussite et un film à redécouvrir même si l’édition dvd bien qu’abordable reste minimaliste.
Burt
Un film sans vices
Miami vice n’a rien à voir avec la série éponyme. C’est juste un des plus grands films policiers de tous les temps.
La diffusion sur Canal + de l’adaptation cinématographique de Deux flics à Miami nous rappelle à quel point ce film est en tous points réussis. De mémoire, c’est du jamais vu.
Avec un scénario, en béton armé cher aux américains, Michael Mann parvient à toucher au sublime. Deux flics un peu superhéros traquent un baron de la drogue: classique.
Il fallait donc un casting à la hauteur; un pari risqué mais relevé: Colin Farell et Jamie Foxx, sont parfaits. Comme d’habitude. Gong Li fait un retour fraquassant tout en nuance.
Il fallait un thème de feu, s’unissant à la tension omniprésente : Jay Z-Linkin Park s’en sont chargés complétant une bande originale alliant chic et choc.
Ajoutez à cela du bling bling, de l’amour, un drame et un adversaire intouchable: tous les ingrédients seront réunis pour faire un blockbuster certes, mais peut-être une daube aussi. Et pourtant. Ne cherchez pas des références, l’oeuvre est unique. Ce qui le différencie de tout autre, c’est, comme souvent, la fin. Un mélange de happy end, de tragédie et de fatalité. Une histoire d’amour impossible, une histoire d’amour sauvegardée et un méchant envolé. Qu’aurait fait Joel Schumacher avec de tels clichés? Heureusement, on ne le saura jamais.
Stavros
Et le septième art créa Forrest
En 1994 sort Forrest Gump, réalisé par Robert Zemeckis…Plus rien ne fut jamais comme avant
C’est l’œuvre la plus parfaite de l’histoire du cinéma et peut être la plus complète. Un film riche; riche d’émotions, de culture, d’effets spéciaux, de vérité mais aussi de beauté. On passe sans cesse du simple sourire au rire, de la simple mélancolie à la tristesse voire même aux larmes. L’histoire de base créée par l’écrivain Winston Groom est celle d’un innocent aux mains pleines, le conte de fées d’un être un peu simplet à qui tout réussit tant professionnellement et sportivement que sentimentalement. Des années 50 aux eighties, le récit couvre la seconde partie du XXème siècle aux Etats-Unis. Le héros, qui répond au nom de Forrest Gump, participe ou influence de nombreux événements ou personnages réels, qui ont fait l’Histoire contemporaine de l’Amérique : La guerre du Viet Nam, le scandale du Watergate, la lutte contre discrimination raciale dans la société, la période Hippie ou encore la naissance du Rockn’roll. Il rencontre personnellement les présidents Kennedy, Johnston et Nixon, croise Elvis Presley et John Lennon. « Forrest Gump » c’est aussi différents phénomènes de société qui bouleversent er fragilisent la vie humaine. Drogue, cancer, Sida.
Le romanesque de la forme est sublimement accompagné par la réalité du fond.On pleure à la mort de certains personnages, mais on rit d’autre part à travers le regard ingénu que porte Forrest sur les époques qu’il traverse et les anecdotes qu’il relate, telle son épopée à bord d’un crevettier.Cette véritable œuvre d’art est magnifiée encore par les splendides paysages déroulés devant nos yeux, de tout le territoire américain que le protagoniste traverse en courant. Et l’Amour, omniprésent comme dans nos vies, est le fil conducteur du récit. Notre héros ne cesse de perdre et de retrouver celle qui est la femme de sa vie, Jenny. La fin n’est pas une « happy end » classique mais bien un mélange de fatalité et d’espoir ; la vie d’un être face à la mort d’un autre.
Enfin, ce chef d’œuvre n’en serait pas un sans cette merveilleuse bande originale où apparaissent, entre autres, des artistes tels que Jimi Hendrix, The Doors ou Bob Dylan…
Stavros
In THe MoOd For LovE
Je me propose d’inaugurer ma première contribution à ce blog en consacrant un article à mon film préféré, j’ai nommé « In the mood for love » (Hong Kong-2000) de Wong Kar Wai, ce dernier se trouve être un de mes réalisateurs favoris.
L’action se déroule principalement dans le Hong Kong des années 60 au sein d’une pension familiale. Les protagonistes, M Chow (Tony Leung) & Mme Chan (Maggie Cheung) emménagent le meme jour dans cette pension et ne vont pas tarder à se rendre compte que leurs époux respectifs (qui n’apparaissent jamais directement à l’écran) entretiennent une liaison adultère.
Se servant de cette trahison conjugale, Kar Wai rapproche les époux trompés dans un jeu de rôles au cours duquel ils tentent de recréer les scènes ayant entrainé leur moitié dans le mensonge et l’infidélité
Chow et Chan se pretent tant et si bien au jeu que peu a peu ils deviennent complices puis confidents d’infortune. Et c’est là que le titre du film prend tout son sens : a force de rencontres et de rendez-vous, le relation amicale évolue en amour latent que le cinéaste s’ingénie à faire planer dans les hautes spheres platoniques. En effet, les rares rapprochements de corps sont subtilement suggérés. A défaut de laisser cet amour s’épanouir de façon charnelle; Kar Wai, en esthète, installe ses personnages dans une atmosphère qui transpire le fétichisme érotique, à travers notamment : les toilettes de Maggie et plus particulierement ses robes sublimes, les volutes nicotinées qui enveloppent Tony, le recours aux ralentis langoureux, sans oublier la bande originale au diapason de l’action ou de l’inaction (avec les sérénades en castillan de Nate King Cole, facette du répertoire du crooner qui m’était jusqu’alors totalement inconnue).
Saluons également le talent du chef opérateur pour sa maîtrise totale de la lumiere, qui joue un rôle majeur dans cette partie de cache-cache qui mêle à la fois le réel et le fantasme, le simulé et le dissimulé.
A film exceptionel, des acteurs qui le sont tout autant. Ainsi, le jury de Cannes 2000 a vu juste en récompensant Tony Leung du prix d’interprétation masculine. Cependant, il aurait été tout aussi bien inspiré de louer la performence (éthérée) de Maggie Cheung par le prix d’interprétation féminine (très gracieusement attribué à Bjork).
Il y aurait encore tant de choses à dire sur ce chef-d’oeuvre, car à mon humble avis, In the mood for love surclasse la définition du simple film, pour s’apparenter à une ambiance pleine de volupté, ou à une vision onirique, ou encore à l’évanescence du parfum de cette superbe femme que l’on croise une fois dans la rue et que l’on ne reverra jamais, a moins que…
IIZèf