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Liste des articles dans la catégorie Films des annees 2010.
Skyfall pas bien loin
Dans la catégorie des films dont on ne retiendra que la qualité graphique du générique et rien du reste, nous pouvons d’ores et déjà retenir le dernier James Bond : Skyfall.

C’est vrai que le générique, il envoie du fat ! Sans vouloir attaquer cette sympathique Adele.
Je n’ai jamais bien compris cet engouement populaire pour le monsieur en smoking au service de sa majesté, si ce n’est pour la vitrine du bon goût british qu’il était sensé incarné. Les Américains avaient leur cow-boy en la personne de John Wayne et Albion la perfide son Mister Bond soit.
Et peut-être aussi parce que je suis issue de cette autre moitié du monde qui porte une jupe, donc peu sensible aux belles bagnoles, aux gadgets qui font boum et aux plastiques parfaites des acolytes en bikini de l’espion que vous aimez.
D’ailleurs, je crois avoir compris qu’il est quasiment impossible d’être au service de sa majesté si dans ma catégorie de genre, vous ne vous qualifiez pas au test du 90-60-90, ou alors reste les places de secrétaires au nom sonnant et trébuchant.
Miss Moneypénis
Depuis un bon nombre d’années, Mr Bond semble avoir quitté de plus en plus les rivages de sa mère patrie pour adopter un style plus proche de celui d’un super héros américain moyen. Nous pouvons à présent voir un Daniel Craig qui cicatrise incroyablement plus vite à chaque nouvel épisode (et toujours sans maladie vénérienne) coursant toujours le méchant terroriste dans un costume pur fil anglais (trace british résiduelle) d’une coupe incroyable et ayant dans son bagage intellectuel une série de réussite aux examens du permis de conduire des motos/voitures/hors-bords/bateaux de croisière/hélicoptères/trains/mobylette/trottinettes/etc . Quoi ! T’allais tout de même pas croire que c’était facile d’entrer au MI6 tout de même ! D’ailleurs une partie du film te l’explique, il y a vraiment trop des tests de malades à l’examen d’entrée, même un avec un psy à barbe qui va tellement te sonder le dedans de ton inconscient que ça va t’énerver grave.
Skyfall donne un passé à notre héros (d’ailleurs la clef du mystère est dans le titre), étonnamment ressemblant à celui d’un fils de millionnaire aux parents assassinés et aimant se déguiser en chauve-souris. Par dessus se rajoute une espèce de complexe d’œdipe avec une M, dure d’un premier abord, mais tellement-humaine-dans-le-fond. Malgré tout, la dimension psychologique du héros reste bien mince parce rien n’est vraiment développé à fond. C’est bien cela le problème de ce film : un vaste fourre-tout sans rien de bien vraiment percutant, aussi vite vu, aussi vite oublié.
Les autres particularités en vrac étant un ennemi homosexuel peroxydé, un collègue caricature de geek lisse (avec des cheveux propres, le staff américain conserve quand même des tabous), un garde chasse barbu avec des chiens bien sympathique et des « girls » bien moins présentes que d’habitude (ou alors c’est que vous considérez que Judi Dench est un canon, vous avez donc de sérieux problèmes avec votre mère à régler) .
Après, vous pouvez toujours allez emprunter un DVD avec Bruce Willis dedans à la médiathèque du coin, parce que je pense que si vous aimez vraiment le suspense, vous risquez d’avoir encore la dalle à la sortie de la séance, malgré le seau de pop-corn avalé.
Drive me to somewhere : la hype a une destination
Nous sommes samedi soir, pas de sortie de prévue, que vous reste-t-il comme possibilité ? Le choix s’avère de plus en plus mince compte tenu de l’hiver approchant : larver devant un sanibroyeur à neurones diffusé par le service public, le type d’émission glorifiant façon l’école des fans des gens sans talents, énième résidu façon compost d’une real tv. Ou bien, gratter le fond de vos poches, retrouver la modique somme de 9,50 euros et aller au cinéma.
Avant le succès du film bien français relatant les amours imaginaires d’un tétraplégique et de son boy au sourire bananiant. C’était le film Drive qui tenait le haut du box-office, ça tombe bien, il est encore à l’affiche.
Savez-vous qu’il y a une analogie entre Drive et Top Gun ? En effet, si le film aux avions des années 80 semblait avoir été sponsorisé par les filtres de couleur très queer de l’ami Scott (souvenez-vous des avions décollant dans l’orange criard d’un brûlant coucher de soleil et de Tom faisant l’amour en ombre chinoise dans le bleu outremer), Drive fait 1h40 de promotion non stop pour le filtre polaroid (vous savez, celui qui floute légèrement les images et leur donne de délicats tons pastels, lancé auparavant dans la confidentialité des blogueuses de mode pour accompagner leurs pieds en canard et leur mine de trois-quart, ignorant de la hype que vous êtes!).
Drive, drove, driven
Nous assistons donc aux pérégrinations d’un Ryan Gosling aussi charismatique qu’un Ken sous blister mais très « stylé » (Mention spéciale pour sa veste en satin blanc que l’on retrouvera sous peu dans les boites du moment) maniant avec art le volant pour le compte de braqueurs occasionnels sous fond de musique électro dans les rues d’un L.A lisse et propre baignant dans une douce lumière bleutée (merci Michael Mann pour l’inspiration). L’histoire quant à elle reste basique, notre conducteur de l’extrême, pour l’amour platonique qu’il voue à une serveuse du Denny’s du coin (la blonde Carey Mulligan que l’on verrai plus en corset dans un film de James Ivory qu’en serveuse de routard poisseux), la protègera au péril de sa vie des menaces liées aux bêtises faites en prison par son latino de mari, qui semble plus sortir d’un casting pour les sous-vêtements Calvin Klein que d’une banlieue chaude de la cité des Anges.
En fait, c’est bien là tout le problème de ce film, une « hype » sur-présente au détriment de la crédibilité de l’action, des personnages, des lieux, de la tension sensée être en place. Nous nous retrouvons donc en face d’un long clip de 1h40 décrivant l’héroïsme d’un beau gosse se salissant les mains de cambouis et de sang, qui, de toute manière ne se tapera pas la blonde à la fin. Reste toutefois une B.O bien sympa que l’on téléchargera tout de suite après visionnage du film et une mise en scène très propre.
Tremble donc chère Sofia Coppola ! Ton nouvel ennemi sur ton créneau du film tendance et mou se nomme Nicolas Winding ! A quand le film de Kung-fu bien sapé ?
Les petits mouchoirs : Dujardin il va Canet
En attendant la critique tant désirée de Drive qui a permis au redacteur en chef de cinerama de changer de vie, nous avons revisionné pour le plaisir l’excellente tranche de vie de la bande à Jean-Louis enfin diffusée sur Canal.
Revoir les petits mouchoirs c’est comme se farcir 2 heures de Cyril Viguier un vendredi soir: si tu es seul c’est que tu es vraiment seul, si ton meilleur ami t’accompagne même par téléphone tu sais que tu vas rire au moins autant que devant les prestations de Marc Jolivet. Pas quand il est sur scène évidemment mais quand un producteur à la bonté de lui offrir 4 minutes d’antenne pour qu’il balance ses conneries subversives sur la pollution. On en oublierait presque que son absence de talent est servie par une belle gueule de has been en bout de course. L’alcoolisme c’est en option.
Si vous avez raté le début du film, ce n’est pas très grave, Dujardin passe quasiment tout le film à l’hosto et une toute petite partie sous quelques kilos de sable un peu crado du bassin d’Arcachon. On passera sur le jeu des uns et des autres qui font leur job à la hauteur de ce qu’ils sont capable de faire, on vous en a déjà parlé même si Cotillard semblait pleurer un peu plus que d’habitude sans doute le montant du cachet imposé par Guigui. Marion parvient quand même à sourire lors de la dernière scène probablement car elle sait que dans Inception elle pourra pleurer pour 3 fois plus.
Des mouchoirs et des huitres
Sinon il n’y a pas eu de miracle malgré une réalisation toujours plus recherchée avec des flou incroyables dans des angles impossibles, Guillaume Canet a raté la mise en scène. Sinon comment expliquer que malgré des personnages plus caricaturaux les uns que les autres on ne parvienne jamais à rentrer dans la bande. A s’émouvoir. Mais putain, Dujardin qui se pète la gueule en moto, des amis égoïstes, le film nostalgie des années passées avec Dujardin en string, Dujardin la tronche démolie, Cotillard qui se fait sauter par un faux Jésus: ça devrait nous faire chialer. On devrait avoir envie de partir en vacances avec les potes qu’il nous reste à Piquey ou Claouey, faire du vélo au Canon, aller chercher son journal aux Jacquets même si on y a passé des vacances de merde entre 8 et 16 ans. Au lieu de ça on se contentera d’aller voir ses grands parents à Arès et on marchera jusqu’à Andernos. Et si Cluzet desserrait un peu les dents, ça lui enlèverait quelques films mais au moins on ne se taperait plus son jeu monocorde. Qui ira lui dire que les petits mouchoirs ce n’est pas un western. Rien à faire, qu’il engueule des gosses, qu’il lèche le cul à Jean-Louis, qu’il repousse les avances de Magimel ou qu’il écoute les leçons de sa femme, la machoire est bloquée. Et pourquoi quand les Américains installent un faux Jésus libidineux joueur de guitare pour séduire la névrosée du groupe, on y croit ?
Même un enterrement raconté sur 20 minutes avec les discours et la face de Jean-Louis les larmes aux yeux car il sait qu’il n’a pas marqué l’histoire du cinéma dans son berlingo rouge sans même regarder la route, ne tire pas la moindre émotion. On a même pas droit à Wolf le berger allemand dans le coffre aménagé pour lui. C’était le chien ou les cageots d’huitre, il a un vrai boulot Jean-Louis quand même. Et malgré la longueur de la pellicule, Laffite est le seul à pas avoir eu le droit de faire son speech devant le cercueil. C’est vrai que c’est pas le meilleur. Heureusement, il reste la scène du règlement de compte où chacun est à la limite de dire à Jean-Louis de fermer sa gueule car c’est pas un vrai acteur. Le personnage est si mal écrit que le mec le plus moralisateur de la troupe n’a pas le tact d’annoncer autrement la mort de Dujardin que dans une engueulade. Une véritable comédie dans la plus pure tradition du boulevard français.
Un chef d’oeuvre à voir et à revoir. Et désormais même si vous êtes seuls.
Comment tuer son gosse ? En l’emmenant voir « Comment tuer son boss ? ».
Very Bad Trip a donné le signal : avec une bande de potes et deux trois sketchs à la con on peut faire rire des millions de gens. Pourquoi ne pas péréniser la franchise ?
Tout était dit ou presque sur l’affiche, 3 patrons imbuvables vont devoir passer de vices à trépas. N’importe quel chroniqueur ciné peu ou prou averti, même amateur de Burt Reynolds, se serait demandé si c’était pas un peu casse-gueule de faire cohabiter trois histoires. La réponse est oui. On s’ennuie rapidement même si les employés respectifs sont amis et s’allient assez vite dans leur entreprise malheureuse. La suite c’est une cascade de situations aussi improbables que pas drôles. Parfois quand même on sourit à force. On n’a rien à reprocher à Jamie Foxx si ce n’est qu’il n’avait rien à foutre là dedans même si c’est lui le fameux second rôle qui fait passer le temps. Spacey est parfait. Aniston n’a pas inventé l’actor’s studio mais c’est pas ce qu’on lui demande. Le tout pourrait être du Very Bad Trip mais en version lidl. Au suivant.
Divertissement : 6,5 /10
Qualité : 5/10